I. Pedro Figari en hipertexto

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arodriguez
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 Le quartier Montparnasse est plein de coins charmants un peu en retrait, que ne remarque pas le marcheur qui se hâte, mais où le flâneur goûte le charme d'arbres étroitement unis à de vieilles constructions que n’a pas encore insultées la hâte des démolisseurs. Une des rues les plus pittoresques du quartier est la rue de la Grande Chaumière : or, dans cette rue célèbre à travers le monde tout entier de par ses académies, voici le numéro 16. Passé le premier corps de bâtiment, une cour, des arbres, et au fond la salle d’art Castelucho Diana. C’est une des galeries les plus plaisantes, et dont l’éclairage est le mieux installé. Intense, voilé, qu'on le désire, elle ajoute toujours un élément de valeur à le ensemble. Les artistes d'Espagne et d'Amérique latine aiment à s'y retrouver. Dès l'entrée, de charmantes vitrines nous offrent des bijoux et des châles anciens, verreries d'aujourd'hui. Quatre peintres argentines et quatre peintres uruguayens sont réunis aujourd’hui. Parmi ces derniers, Pedro Figari. //La Semaine à Paris// vous a déjà fait l'éloge de celui-ci, dont notre collaboratrice Montpar écrivait: Le quartier Montparnasse est plein de coins charmants un peu en retrait, que ne remarque pas le marcheur qui se hâte, mais où le flâneur goûte le charme d'arbres étroitement unis à de vieilles constructions que n’a pas encore insultées la hâte des démolisseurs. Une des rues les plus pittoresques du quartier est la rue de la Grande Chaumière : or, dans cette rue célèbre à travers le monde tout entier de par ses académies, voici le numéro 16. Passé le premier corps de bâtiment, une cour, des arbres, et au fond la salle d’art Castelucho Diana. C’est une des galeries les plus plaisantes, et dont l’éclairage est le mieux installé. Intense, voilé, qu'on le désire, elle ajoute toujours un élément de valeur à le ensemble. Les artistes d'Espagne et d'Amérique latine aiment à s'y retrouver. Dès l'entrée, de charmantes vitrines nous offrent des bijoux et des châles anciens, verreries d'aujourd'hui. Quatre peintres argentines et quatre peintres uruguayens sont réunis aujourd’hui. Parmi ces derniers, Pedro Figari. //La Semaine à Paris// vous a déjà fait l'éloge de celui-ci, dont notre collaboratrice Montpar écrivait:
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 +//L'exotisme est une attirance pas usée, quoi qu'on en dise. Nous guettons le tour du monde de M. Paul Morand comme, il y a trente ans, ceux de Loti. Avant tout, c'est un voyage que notre curiosité réclame des artistes de outre-mer : celui de Figari est dans la distance et dans le temps. Une préface de Salmon nous enseigne que l’Uruguay qu'il rapporte est aussi légendaire que l’Italie romantique. Il est temps de le chanter pour les peintres-poètes, parce qu’il n’est plus. Ni le frais « patio », ni le bailongo (bal de barrière), ni les « mazorqueros » (sicaires de Rosas), ni la Candombe ou le Pericon ou el « Galo» (danses), ni la noce nègre ivre, nous ne les trouverions plus. Mais que Figari ait exhumé ces traditions de quelque province perdue ou qu'il les ait, seulement, reconstituées, son intérêt  ethnique n’en est pas moins frappant, parce qu’il traduit une gesticulation, une animation, une ardeur méridionale particulière. On pense que j'oublie son mérite pictural ? Son art est vrai, c'est-à-dire, dans ce cas, totalement expressif. Sa langue est imagée et juste. Son pinceau exprime, il situe  brièvement et avec assurance. Et c’est précisément ce naturel qui attache au sujet. Il faut s’en abstraire pour goûter les qualités de composition : volumes, mise en page et équilibre des tons. Figari est le captivant illustrateur de l'Uruguay.//