I. Pedro Figari en hipertexto

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arodriguez
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 Il y avait là des visions de la campagne uruguayenne, des danses creoles (gatos, pericones et tangos), des scènes dans les faubourgs et les patios. Une latente émotion, une folle allégresse de couleurs. Et aussi extraordinaires peintures de nègres, mulâtres, quarterons et octavons. Il y avait là des visions de la campagne uruguayenne, des danses creoles (gatos, pericones et tangos), des scènes dans les faubourgs et les patios. Une latente émotion, une folle allégresse de couleurs. Et aussi extraordinaires peintures de nègres, mulâtres, quarterons et octavons.
  
-Figari avaitvu autrefoisà Montevideodes roisnègresd'unjour (le 6 janvier), personnagessi sûrs de leur +Figari avait vu autrefois à Montevideo des rois nègres d'un jour (le 6 janvier), personnages si sûrs de leur dignité qu'ils ne manquaient jamais de rendre visite à M. le Gouverneuret au Corps diplomatique. On les recevait cérémonieusemenatavec un long sourire des yeux et des piécettes d'argent pour leurs paumes roses. Figari, qui n'a pas la phobie de l'anecdote, nous conte ces scènes, d'un pinceau tendre et narquois. Il aime 
-dignité qu'ils ne manquaientjamais de rendre visiteà M. le Gouverneuret au Corpsdiplomatique.On les +l'exactitude, mais, comme dans un rêve, c'est une exactitude partiale qui ne retient que l'essentiel. Il a débarrassé ses personnages de leur ombre et des accessoires qui les accompagnaient leur vie durant. 
-recevaitcérémonieusemenat,vecun longsouriredesyeuxet des piécettesd'argentpour leurs paumesroses. + 
-Figari, qui n'a pas la phobiede l'anecdote,nouscontecesscènes.d'un pinceautendreet narquois.Il aime +Je compris pourquoi Figari, avocat si actif et généreux pendant plus de vingt ans, s'était peu à peu complètement désintéressé de sa clientèle ; il en possédait une autre, intime et très profonde qui ne le lâchait pas : ses souvenirs. Depuis son adolescence, ces visages de gauchos et de chinas, ces silhouettes de négres et de négresses, il les avait amoureusement retenus. Sa prodigieuse mémoire visuelle essayait de se délivrer maintenant des impressions qu'il avait dû longtemps refouler pour se livrer à une besogne imposée par une vie très difficile. 
-l'exactitude,mais,commedansun rêve, c'estune exactitudepartiideqni ne retientque l'essentiel.Ma débarrassésespersonnagesde + 
-leur ombreet des accessoires qui les accompagnaient leurvie durant.+J'étais émerveillé. Jusque-là, je n'avais vu de ce peintre que des études minutieuses, assez froides. Mais les arts l'ont toujours passionné. N'a-t-il pas écrit, il y a plusieurs années, un volume de cinq cents pages sur l'esthétique et dirige, pendant quelque temps, avec la plus originale intelligence, l'Ecole des Arts-et-Métiers à Montevideo? 
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 +Voilà six ans maintenant que Figari travaille du matin au soir avec l'acharnement de celui qui cherche un trésor. Il ignore encore qu'il l'a trouvé, bien qu'on le lui dise tous les jours à Buenos-Aires et qu'il compte parmi ses amateurs le Président de la République Argentine et toutes les beautés riveraines du Rio de la Plata. 
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 +(//Préface du catalogue des oeuvres du peintre//.) 
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 +JULES SUPERVIELLE.